Tripperty, passez la sécurité l’esprit léger
Qui n’a jamais connu le stress de se voir confisquer au portique de sécurité son flacon de parfum préféré parce qu’il fait plus de 100 ml ? Avec la startup Tripperty, ce genre de contrariétés, c’est terminé ! Issu d’un concours d’innovation organisé par la Poste, ce service simple et malin, en place depuis 2017, est l’idée d'Yves Kerboriou. Il nous dévoile les coulisses de sa création.
Comment est né Tripperty ? Comment fonctionne le service ?
Yves Kerboriou : Tripperty est né d’un constat : à l’aéroport, le pic d’anxiété du passager arrive quand il passe le portique de sécurité. Quand un passager est en possession d’un objet interdit en cabine d’avion et qu’il faut le jeter, le stress est énorme, autant pour le passager que pour l’agent de sûreté ou même pour l’aéroport dans son ensemble.
Quasiment tous les aéroports français et internationaux ont cherché des solutions pour répondre à cette problématique, mais personne n’avait trouvé d’idées satisfaisantes… Jusqu’à Tripperty !
Notre service est simple, mais la complexité légale et réglementaire en matière de sûreté le rend compliqué à mettre en œuvre.
Tripperty a été mis en place avec l’aéroport de Marseille. Nous avons travaillé avec la direction de la sûreté et la direction client, dont les enjeux sont complémentaires. Au final, le fonctionnement de notre service est simple
: nous fournissons aux agents de sûreté des enveloppes, ou des emballages, sur lesquels sont collées des étiquettes avec des numéros.
Nous avons déployé un
process de stockage temporaire des objets interdits en cabine d’avions dans des zones videosurveillées et protégées, à côté des pistes.
Des boîtes sécurisées, où les agents de sûreté déposent les objets,
ont ainsi été mises en place. Seul le partenaire en charge de la récupération y accède.
Les objets sont ensuite entrés en stock dans la base de données, puis restitués soit via la consigne, soit via l’expédition au domicile, en fonction du choix du client.
Quels ont été les freins au déploiement de Tripperty ?
Nous avons demandé aux agents de sûreté de sortir de leur mission traditionnelle pour proposer un service payant. Afin d’éviter les blocages, nous avons formé ces agents, et travaillé avec la direction de la communication pour faire des affiches et flyers expliquant la démarche. Assez rapidement, les agents ont constaté que c’était un
outil qui désamorçait les conflits avec les passagers, sans ralentir le flux.
Comment avez-vous travaillé avec le Groupe ADP ?
Le rôle du Groupe ADP a été crucial. Avec 50% du trafic aérien français, il représente une porte d’entrée indispensable. Notre point de contact a été la direction de l’Innovation, qui cherche à implanter et tester en permanence des nouveaux services dans un ou plusieurs terminaux. Sans eux, rien ne se serait fait. Le Groupe ADP nous a aidé à pérenniser un vrai service aux passagers et à l’aéroport.
D’ailleurs, les équipes continuent de nous accompagner, de coordonner des rendez-vous avec les directions opérationnelles et de sûreté pour finir de déployer ce service dans les aéroports du groupe, voire à lancer de nouveaux services. C’est un
accompagnement au long cours.
Où en est Tripperty aujourd’hui et quelles sont ses perspectives d’avenir ?
Tripperty est implanté dans les aéroports de Marseille, Nice, Ajaccio, Brest, Le Bourget, une partie de Paris-Charles de Gaulle et Strasbourg. Nous devons encore finaliser le service dans les aéroports français restants, y compris dans les DOM-TOM. La question de l’international se pose aussi. Mais il nous faudra lever des capitaux pour envisager ce type de développement.
objets récupérés depuis deux ans
Par ailleurs, nous développons un autre service de récupération, gestion et expédition des objets trouvés dans les aéroports, qui est une façon d’étendre la première offre auprès de nos clients existants. C’est déjà en place dans les aéroports de Marseille et Nice.
Nos autres projets Innovation